top of page

Retour Jour 26 / Rückblick Tag 26

[FRANCAIS]

Dernier jour de marche .

Il y avait au départ François Ernenwein, rédacteur en chef de La Croix (le seul journaliste à marcher une étape complète !), Marc Brunet (qui va faire en entier les 1800 kilomètres du Sentier en 2017), Luc Adam (attaché de presse), Romain Saudubois (fidèle compagnon et cameraman depuis le début), Pascale Graham (qui a assuré tout le suivi logistique et tout le reste pour rendre ce projet possible!!!), et notre guide André. The Dream Team!

J’avais le sentiment bizarre, en ce dernier jour de marche, d’approcher du but, mais en même temps de m’éloigner, de me préparer psychologiquement au retour, à l’après.

Notre guide André, qui ne connaissait pas exactement la route, s’était porté volontaire la veille pour nous guider, puisque personne d’autre ne connaissait le sentier (il n’est pas encore balisé).

André était très tendu (“restez groupés!”) et angoissé à l’idée qu’on arrive en retard (la ponctualité Suisse n’est pas un mythe, c’est un devoir civique et moral…c’est moi qui le dis). C’était un plaisir de le voir se détendre au fur et à mesure de notre progression, pour finir la marche à la rigolade et en s’embrassant ! A midi (12h03) nous sommes arrivés au point de rendez-vous où d’autres marcheurs nous attendaient pour le pique- nique.

A 14h « RDV fixé » pour rencontrer d’autres marcheurs, puis nous sommes arrivés au Temple des Pâquis, notre destination finale, à 15h38. Pour nous accueillir, Pierre-André Glauser (président Suisse de l’association « Sur le Pas Des Huguenots ») et notre ami historien Robert Aillaud (voir Jour 11) ainsi que d’autres personnes.

Le Temple des Pâquis a été transformé pour devenir un lieu d’accueil solidaire. Des cours de français et de l’aide juridique y sont offerts pour des personnes migrantes, et d’autres personnes dans le besoin: l’Espace Solidaire Pâquis.

J’ai été reçu par Philippe. Il y avait une trentaine de personnes, dont de nombreux demandeurs d’asile, attentives devant leur prof de français, Cécile. Visiblement ils m’attendaient,

Cécile leur avait déjà parlé de ma randonnée et de la musique.

Du coup, ce n’était pas une rencontre musicale comme les autres.

J’ai joué de la musique pour eux, et puisqu’il n’y avait pas de musicien dans leurs rangs, nous avons parlé de la musique qu’ils aiment. On a pu écouter des exemples, des musiques des pays d’origine, la Bolivie, le Sénégal, Bangladesh, l’Erythrée, la Macédoine, l’Ile Maurice…Ils ont aussi parlé de leurs parcours pour arriver à Genève, parfois à pied, en camion, en bateau, parfois en avion. Une madame (Huguenotte?) m’a demandé de parler de l’histoire de l’exil des Huguenots, et de mon projet de randonnée en rapport à des histoires d’exil récentes. J’ai répondu en disant que ma randonnée musicale était une promenade dans le parc, en comparaison à ce que ces personnes ont vécu et ce que les exilés Huguenots avaient vécu :

La peur constante, le danger, la souffrance physique et psychique.

C’était un moment de grande émotion pour moi, toutes ces belles personnes, ces visages plein d’espoir, tous contents d’être simplement là, ensemble, dans le partage.

Je termine ce parcours avec l’impression d’avoir retrouvé le même sentiment profond que je vivais autrefois, lors de mes longues randonnées dans la Nature: Ce sentiment de faire partie de quelque chose d’extraordinaire et de vaste, une sorte de réseau d’êtres vivants avec lesquels je suis connecté.

Aujourd’hui j’ai le même sentiment, mais par rapport aux gens. De faire partie et d’être connecté à un extraordinaire et vaste réseau d’humains, de personnes qui ont les mêmes préoccupations que moi, dans le fond:

De bien vivre, ensemble.

[DEUTSCH]

Rückblick Tag 26 27. September 2016 / Eric Letzter Wandertag Am Start waren François Ernenwein, Chefredakteur von La Croix (der einzige Journalist, der eine komplette Etappe wanderte!), Marc Brunet (der 2017 die gesamten 1800 Kilometer des Weges laufen wird), Luc Adam (Presseattachee), Romain Saudubois (treuer Begleiter und Kameramann seit Beginn). Pascale Graham (die die gesamte Logistik sichergestellt hat und den gesamten Rest, um dieses Projekt möglich zu machen!!!) und unser Führer André. Das Dream Team! Ich hatte an diesem letzten Wandertag das seltsame Gefühl, mich dem Ziel zu nähern, mich aber gleichzeitig davon zu entfernen, mich innerlich auf die Rückfahrt, auf das Danach vorzubereiten. Unser Führer André, der den genauen Weg nicht kannte, hatte sich am Vortag freiwillig zur Verfügung gestellt, um uns den Weg zu zeigen, da niemand diesen sonst kannte (Er ist noch nicht beschildert). André stand sehr unter Spannung (zusammenbleiben!“) und hatte Angst bei der Vorstellung, zu spät anzukommen (die Schweizer Pünktlichkeit ist kein Mythos, sie ist eine bürgerliche und moralische Pflicht ... sage ich). Es war eine Freude zu sehen, wie er sich während unseres Vorankommens nach und nach entspannte, um den Marsch unter Gelächter und gegenseitigen Umarmungen zu beenden! Wir kamen mittags um 12 Uhr 03 am Treffpunkt an, an dem uns schon andere Wanderer zum Picknick erwarteten. Um 14 Uhr „feste Verabredung“, um weitere Wanderer zu treffen und dann kamen wir um 15 Uhr 38 am Temple des Pâquis, unserem Endziel an. Pierre André Glauser (Schweizer Präsident der Vereinigung „Sur les Pas des Huguenots“) und unser Historiker-Freund Robert Aillaud (siehe 11. Tag) sowie weitere Personen waren zu unserem Empfang erschienen. Die protestantische Kirche (temple) war zu einem Ort des solidarischen Empfangs umgewidmet worden. Hier werden Französischkurse und juristische Hilfe für Migranten und andere Bedürftige angeboten: l’Espace Solidaire Pâquis. (Solidarisches Zentrum Pâquis) Ich wurde durch Philippe empfangen. Es waren um die dreißig Personen anwesend, darunter zahlreiche ihrer Französischlehrerin Cécile lauschenden Asylbewerber. Offensichtlich erwarteten sie mich; Cécile hatte ihnen bereits von meiner Wanderung und Musik erzählt. Allerdings, es wurde kein Musikalisches Treffen wie die anderen. Ich habe etwas für sie gespielt, da jedoch kein Musiker unter ihnen war, haben wir über die Musik gesprochen, die sie lieben. Wir haben einige Beispiele zu hören bekommen, Musik aus ihren Heimatländern, Bolivien. Senegal, Bangladesh, Eritrea, Mazedonien, Insel Mauritius ... Sie erzählten auch ihren Parcours bis zur Ankunft in Genf, manchmal zu Fuß, per LKW, per Boot oder manchmal mit dem Flugzeug. Eine Dame (Hugenottin?) bat mich, die Geschichte des Exils der Hugenotten zu erzählen und die meines Wanderprojekts in Verbindung mit den Geschichten kürzlich erfolgter Exile. Ich habe ihr geantwortet, dass meine musikalische Wanderung ein Spaziergang im Park war, verglichen mit dem, was diese Menschen und die geflüchteten Hugenotten erdulden mussten: Die ständige Angst, die Gefahr, das psychische und physische Leiden. Es war für mich ein Moment starker Ergriffenheit, all diese schönen Menschen, diese Gesichter voller Hoffnung, alle zufrieden, einfach hier zu sein, zusammen, in Gemeinsamkeit. Ich beende diese Reise mit dem Eindruck, das selbe tiefe Gefühl vorgefunden zu haben, das ich früher erlebte, als ich meine langen Wanderungen durch die Natur machte: Das Gefühl, Teil von etwas außergewöhnlich Gewaltigem zu sein, einer Art Netz lebender Wesen, mit denen ich verbunden bin. Heute habe ich dieses gleiche Gefühl, aber im Zusammenhang mit Menschen. Teil zu sein und verbunden mit einem außergewöhnlichen und gewaltigen Netz menschlicher Wesen, von Leuten, die im Grunde die gleichen Sorgen haben wie ich: Gut zu leben – zusammen.


Archives
Posts récents
Suivez nous :
  • Facebook Basic Square
  • Icône sociale YouTube
bottom of page